J'habite une ville un peu bancale qui sent l'air de la grisaille
Ce n'est pas qu'elle m'emballe mais j'aime bien mon bercail
Même si le temps est froid, je ne lui en veux pas, elle est un peu comme moi...
C'est vrai qu'c'est pas toujours facile, qu'la montagne n'est pas docile
Elle donne parfois aux gens la couleur du vif argent
Mais faut voir la marmaille, dans le quartier St Bruno, et le marchand qui braille
J'aimerais lever mon verre
A ma ville un peu trop nucléaire
Et même si le chemin semble long
Pour voir le soleil poindre à l'horizon...
Ce n'est ni le sud ni le nord
Juste mon est quand je suis trop à l'ouest
Tout au sommet du Vercors
Ou dans la Chartreuse, jeteur de sorts
Ce n'est ni le sud ni le nord
Juste mon est quand je suis trop à l'ouest
A Belledonne, trompe la mort
J'oublie ma ville sans demander l'Everest...
J'habite une ville créature où le vent souvent murmure
Qu'on n'a pas de racines quand on vit trop près des cimes
Et même si Stendhal rime parfois avec scandale, on retournera au bal
Barbarins, galopins, les copains bravent le cours Berriat
On reconnaitra parfois un gars des Sinsemillia,
Puis courrir le tramway, comme pour le rattraper loin d'la ratp,
J'aimerais lever mon verre
A ma ville trop longtemps en hiver
Et même si elle n'est pas centre du monde
Tous les pays y expriment leur faconde
J'habite une ville un peu canaille où l'on cache sa grenaille
Dans des cols blancs de neige comme sur le mont de la Meije
Mais tout le monde se retrouve près de l'ancien Tribunal, boire un verre, oublier
Qu'il y a longtemps on souhaitait longue vie à la révolution
Qu'on jetait des tuiles sur la tête de ceux appelés des édylles
Mais l'étudiant s'en fout et je ne lui en veux pas, il est un peu comme moi