jeudi 15 mars 2018

Je parle

Je parle, je parle, je parle parce que tu m'écoutes pas
J'écris aussi, parce que même si tu m'écoutes, tu m'entends pas
Tu t'en tamponnes
Je parle parce que j'ose pas te dire, je veux pas te montrer
Je te hais parce que tu m'aimes pas, je t'aime pas parce que tu hais, pas pour ce que tu es
Tu écris, tu parles, tu craches, tu hurles, tu insultes et moi je fais pareil,
Comme un con, comme une locomotive dégueulasse qui fonce sans crier gare
Parce qu'on se voit pas, parce que t'es con toi aussi
Alors tu craches, tu hurles, tu gueules ce que tu crois que t'es
mais ce qui est vrai, tu le caches, tu l'enfouis dans ton ventre, dans la terre
C'est pour ça que je parle, je parle mais t'es sourd comme un moi sans oreilles
Mais tu sais quoi, je vais arrêter,
Ce champ de bataille rempli de fiel
Où les ennemis rappliquent, et d'autres arrivent encore
Ils parlent, ils parlent, ils parlent parce qu'on les écoute pas
Personne ne les écoute, leur voisin, le monde, leur famille
Ils sont seuls alors ils hurlent, ils insultent, commes des cons
Ils tueraient pour que tu les vois, ils tueraient pour être les seuls
Alors que c'est eux les voisins,
c'est eux le monde,
c'est eux la famile
Quand c'est qu'on dit nous ?
Me fais pas rire
Alors je parle, je parle parce que tu viens toujours pas,
Je parle parce que t'as jamais été là
Je me parle en fait
Je t'écrase et je me rassure
Parce que si t'es pas là au moins,
J'ai mes excuses, ma raison
C'est moi qui ai raison
Tu m'entends ? Eh, je te parle !!
C'est moi qui ai raison,
Moi.




(On a même pas le courage de se taper dessus,
Quand on s'insulte, on se protège
Tu t'indignes de quoi pauvre petite chair ?
T'as quoi à me dire !?
Toutes tes colères qui suintent dans des sièges Ikea
ces doigts fébriles qui hurlent leur besoin d'exister
Cette envie d'avoir raison qui dégouline dans des fils électriques
t'en fais quoi quand t'as tout éteint, ta conscience, ta confiance?)



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